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Le yoga pour remodeler l’image du corps de la personne âgée

1. Le yoga : une pratique ancestrale au goût du jour
1.1. Origines

Signifiant « union » en Sanskrit, le yoga est l’une des six branches de la philosophie Indienne. Dans l’imaginaire collectif, le yoga est avant tout représenté par des postures physiques, appelées « asanas ». Pourtant, à l’origine, les postures de yoga étaient utilisées pour préparer le corps et l’esprit à soutenir une position assise prolongée lors de la méditation, mais elles ne représentaient pas le cœur de la pratique (Ray, 2012, p. 231Ray, A. (2012). Yoga and Vipassana : An Integrated Lifestyle. Inner Light Publishers.). Le yoga s’apparentait davantage à un processus permettant d’atteindre un état de profonde concentration appelé samādhi (The Editors of Encyclopaedia Britannica, 20242The Editors of Encyclopaedia Britannica. (2024, 17 novembre). Yoga. Encyclopedia Britannica. Consulté le 22 novembre 2024 sur www.britannica.com/topic/Yoga-philosophy).

Les Yoga-sutras, qui sont un ensemble d’aphorismes rédigés par Patanjali (c. IIe siècle AEC ou Ve siècle CE), constituent l’un des textes fondamentaux de la philosophie du yoga. Patanjali y décrit le yoga comme « l’arrêt de l’activité automatique du mental » (Patanjali, 1991, p. 203Patanjali. (1991). Yoga-Sutras (Mazet, F., Trad.). Albin Michel.) et met en avant huit branches, ou « membres », qui composent le yoga et qui servent de préparation au samādhi. Les deux premiers membres du yoga selon Pantajali sont les yama et niyama, qui régissent respectivement les comportements à adopter envers les autres et envers soi-même. À ces deux piliers viennent s’ajouter deux membres permettant la préparation physique du corps, à savoir les postures de yoga, āsana, et le contrôle de la respiration, prāṇāyāma. Le cinquième membre, pratyāhāra, est lié au contrôle et au retrait des sens vis-à-vis des éléments extérieurs. Les trois membres qui suivent, à savoir dhāraṇā, dhyāna, et samādhi, sont relatifs à différents stades du processus de médiation (The Editors of Encyclopaedia Britannica, 2024).

Le hatha yoga est aujourd’hui la forme la plus classique et la plus répandue de yoga postural. Le mot « hatha » signifie « force » ; la pratique du hatha yoga met l’accent sur les techniques physiques et corporelles, telles que les asanas et le pranayama. Ce sont sur ses bases que les formes de yoga les plus contemporaines ont prises racine (Bottai, 20174Bottai, C. (2017). Yoga : un soin complémentaire à l’hôpital pour les patients atteints du Cancer ? Cancer(s) et psy(s), 3(1), 143–152. doi.org/10.3917/crpsy.003.0143 ; Ondračka, 20235Ondračka, L. (2023). Hatha Yoga. Oxford Bibliographies. Consulté le 11 novembre 2024 sur doi.org/10.1093/obo/9780195399318-0271). Ainsi, la pratique moderne du yoga intègre davantage l’aspect postural, sans pour autant négliger la mise en pratique de techniques de respiration, de relaxation et de méditation, plus ou moins présentes selon le type d’enseignement.

1.2. Le yoga dans les soins

La pratique du yoga est de plus en plus utilisée en milieu hospitalier. De nombreuses études viennent maintenant appuyer son intérêt dans le domaine du soin. Sur le plan physique, la pratique du yoga a par exemple montré des effets bénéfiques chez les patients atteints de maladies cardiovasculaires, en augmentant notamment la consommation maximale d’oxygène et l’endurance cardiopulmonaire, tout en réduisant l’hypertension artérielle (Büssing et al., 20126Büssing, A., Michalsen, A., Khalsa, S. B., Telles, S., et Sherman, K. J. (2012). Effects of yoga on mental and physical health: a short summary of reviews. Evidence-based complementary and alternative medicine : eCAM, 2012, 165410. doi.org/10.1155/2012/165410 ; Kalra et al., 20227Kalra, S., Miraj, M., Ajmera, P., Shaik, R. A., Seyam, M. K., Shawky, G. M., Alasiry, S. M., Mohamed, E. H., Alasiri, H. M., Alzhrani, M., Alanazi, A., Alqahtani, M., Shaikh, A. R., Al- Otaibi, M. L., Saleem, S., Pal, S., Jain, V., et Ahmad, F. (2022). Effects of Yogic Interventions on Patients Diagnosed With Cardiac Diseases. A Systematic Review and Meta-Analysis. Frontiers in cardiovascular medicine, 9, 942740. doi.org/10.3389/fcvm.2022.942740 ; Loewenthal et al., 20248Loewenthal, J. V., Farkas, E. J., McGough, K., Tomita, B., Wayne, P. M., et Orkaby, A. R. (2024). The impact of yoga on aging physiology: A review. The journal of nutrition, health & aging, 28(2), 100005. doi.org/10.1016/j.jnha.2023.100005). Par ailleurs, une amélioration de l’équilibre a été observée chez les patients post-AVC ayant participé à deux cours de yoga par semaine sur huit semaines (Schmid et al., 20129Schmid, A. A., Van Puymbroeck, M., Altenburger, P. A., Schalk, N. L., Dierks, T. A., Miller, K. K., Damush, T. M., Bravata, D. M., et Williams, L. S. (2012). Poststroke balance improves with yoga: a pilot study. Stroke, 43(9), 2402–2407. doi.org/10.1161/STROKEAHA.112.658211). Suivre des cours de yoga, même en ligne, peut aussi s’avérer efficace comme adjonction de traitement à la douleur, notamment chez les individus présentant un diagnostic de lombalgie chronique (Tankha et al., 202410Tankha, H., Gaskins, D., Shallcross, A., Rothberg, M., Hu, B., Guo, N., Roseen, E. J., Dombrowski, S., Bar, J., Warren, R., Wilgus, H., Tate, P., Goldfarb, J., Drago, V. G., et Saper, R. (2024). Effectiveness of Virtual Yoga for Chronic Low Back Pain: A Randomized Clinical Trial. JAMA network open, 7(11), e2442339. doi.org/10.1001/jamanetworkopen.2024.42339). Chez les patients atteints de la maladie de Parkinson, le yoga agit positivement sur les fonctions motrices, en améliorant notamment la marche, la force musculaire des hanches en extension et en abduction, ainsi que l’alignement postural (Ban et al., 202111Ban, M., Yue, X., Dou, P., et Zhang, P. (2021). The Effects of Yoga on Patients with Parkinson’s Disease: A Meta-Analysis of Randomized Controlled Trials. Behavioural neurology, 2021, 5582488. doi.org/10.1155/2021/5582488).

Sur le plan mental, le hatha yoga s’avère efficace comme aide à la réduction du stress et de l’anxiété (Khajuria et al., 202312Khajuria, A., Kumar, A., Joshi, D., et Kumaran, S. S. (2023). Reducing Stress with Yoga: A Systematic Review Based on Multimodal Biosignals. International journal of yoga, 16(3), 156–170. https://doi.org/10.4103/ijoy.ijoy_218_23 ; Szaszkó et al., 202313Szaszkó, B., Schmid, R. R., Pomper, U., Maiworm, M., Laiber, S., Tschenett, H., Nater, U. M., et Ansorge, U. (2023). The influence of hatha yoga on stress, anxiety, and suppression: A randomized controlled trial. Acta psychologica, 241, 104075. doi.org/10.1016/j.actpsy.2023.104075), mais aussi comme adjonction dans la prise en soins des syndromes de stress post-traumatique et des épisodes dépressifs majeurs (Bridges et Sharma, 201714Bridges, L., et Sharma, M. (2017). The Efficacy of Yoga as a Form of Treatment for Depression. Journal of evidence-based complementary & alternative medicine, 22(4), 1017–1028. doi.org/10.1177/2156587217715927 ; West et al., 201615West, J., Liang, B., et Spinazzola, J. (2017). Trauma Sensitive Yoga as a complementary treatment for posttraumatic stress disorder: A Qualitative Descriptive analysis. International journal of stress management, 24(2), 173–195. doi.org/10.1037/str0000040 ; Wu et al., 202316Wu, Y., Yan, D., et Yang, J. (2023). Effectiveness of yoga for major depressive disorder: A systematic review and meta-analysis. Frontiers in psychiatry, 14, 1138205. https://doi.org/10.3389/fpsyt.2023.1138205). Différents styles de yoga (p. ex., hatha, vinyasa, restauratif) ont montré des effets bénéfiques quant à la gestion de la fatigue et des troubles du sommeil chez les patients atteints de cancer (Bottai, 2017 ; Danhauer et al., 201917Danhauer, S. C., Addington, E. L., Cohen, L., Sohl, S. J., Van Puymbroeck, M., Albinati, N. K., et Culos-Reed, S. N. (2019). Yoga for symptom management in oncology: A review of the evidence base and future directions for research. Cancer, 125(12), 1979–1989. doi.org/10.1002/cncr.31979). Dans le champ de la psychiatrie, le yoga est par exemple utilisé pour diminuer les symptômes négatifs associés à la schizophrénie (Govindaraj, 202018Govindaraj, R., Varambally, S., Rao, N. P., Venkatasubramanian, G., et Gangadhar, B. N. (2020). Does Yoga Have a Role in Schizophrenia Management?. Current psychiatry reports, 22(12), 78. https://doi.org/10.1007/s11920-020-01199-4) ou pour accompagner les patients dans le sevrage des conduites addictives (Bock et al., 201919Bock, B. C., Dunsiger, S. I., Rosen, R. K., Thind, H., Jennings, E., Fava, J. L., Becker, B. M., Carmody, J., et Marcus, B. H. (2019). Yoga as a Complementary Therapy for Smoking Cessation: Results From BreathEasy, a Randomized Clinical Trial. Nicotine & tobacco research : official journal of the Society for Research on Nicotine and Tobacco, 21(11), 1517–1523. doi.org/10.1093/ntr/nty212 ; Bulliard et Masson, 202220Bulliard, L., et Masson, J. (2022). Yoga et addiction. La médiation thérapeutique par le yoga pour réduire l’anxiété. L’information psychiatrique, 98(5), 354–359. doi.org/10.1684/ipe.2022.2424).

2. État des lieux de la littérature sur le yoga et l’image du corps
2.1. Les effets du yoga sur la satisfaction corporelle

Plusieurs études s’étant intéressées à l’impact du yoga sur l’image du corps s’accordent à dire que la pratique du yoga est corrélée à une amélioration de la satisfaction et de la compassion corporelle (Alleva et al., 202021Alleva, J. M., Tylka, T. L., Van Oorsouw, K., Montanaro, E., Perey, I., Bolle, C., Boselie, J., Peters, M., et Webb, J. B. (2020). The effects of yoga on functionality appreciation and additional facets of positive body image. Body image, 34, 184–195. doi.org/10.1016/j.bodyim.2020.06.003 ; Neumark-Sztainer et al., 201822Neumark-Sztainer, D., MacLehose, R. F., Watts, A. W., Pacanowski, C. R., et Eisenberg, M. E. (2018). Yoga and body image: Findings from a large population-based study of young adults.Body image, 24, 69–75. doi.org/10.1016/j.bodyim.2017.12.003 ; Rupani et al., 202423Rupani, N., Miller, J., Renteria, J. A., et Kaliebe, K. E. (2024). The impact of yoga on body image in adults: A systematic review of quantitative studies. Body image, 51, 101772. Advance online publication. doi.org/10.1016/j.bodyim.2024.101772). Cette amélioration, expliquée par des changements d’attitudes et de perceptions du corps qui découlent des instructions et de la philosophie véhiculée lors des séances, a été évaluée sur la base de questionnaires. Pour autant, des changements sur le plan physiologique s’observent également chez les personnes pratiquant le yoga au long cours, ce qui pourrait aussi expliquer la modification de la relation au corps dans la pratique du yoga.

2.2. Les effets du yoga sur les marqueurs biologiques

Comme elle agit sur certains marqueurs biologiques, la pratique du yoga entraîne de nombreux effets positifs, notamment sur le stress, l’anxiété, ou le sommeil. Nous pouvons nous demander si l’impact du yoga sur ces facteurs pourrait également favoriser l’investissement positif de l’image du corps chez la personne âgée. Cette piste explorant le lien existant entre la pratique du yoga et la régulation de certains marqueurs psychobiologiques et neurobiologiques relatifs à l’image du corps me semble particulièrement intéressante à explorer. En effet, elle offre un moyen supplémentaire d’évaluer et de comprendre les mécanismes qui peuvent sous-tendre l’influence du yoga sur l’image du corps, en plus de s’inscrire dans la dynamique de recherche récente sur la psychobiologie de l’image du corps (Lamarche et al., 201624Lamarche, L., Gammage, K. L., Kerr, G., Faulkner, G., et Klentrou, P. (2016). Psychological and Cortisol Responses to and Recovery From Exposure to a Body Image Threat. Sage Open, 6(2). doi.org/10.1177/2158244016642378). Par ailleurs, la relation au corps étant un élément central dans la philosophie et dans l’enseignement du yoga, nous verrons comment cette philosophie du corps peut permettre de moduler son image.

3. Changements physiologiques : des influences sur l’image du corps
3.1. Physique : amélioration de la fonctionnalité corporelle

La pratique du yoga semble être particulièrement intéressante pour lutter contre la fragilité associée au vieillissement. La fragilité, selon les critères de Fried (200125Fried, L. P., Tangen, C. M., Walston, J., Newman, A. B., Hirsch, C., Gottdiener, J., Seeman, T., Tracy, R., Kop, W. J., Burke, G., McBurnie, M. A., et Cardiovascular Health Study Collaborative Research Group (2001). Frailty in older adults: evidence for a phenotype. The journals of gerontology. Series A, Biological sciences and medical sciences, 56(3), M146–M156. doi.org/10.1093/gerona/56.3.m146), se mesure à partir de cinq indicateurs physiques tels que la perte de poids non-intentionnelle, la vitesse de marche, la force de préhension, la fatigue perçue et la sédentarité. Des critères supplémentaires ont été proposés par d’autres auteurs, tels que la force des membres supérieurs et inférieurs, l’endurance, l’équilibre, la santé perçue ou encore l’état émotionnel (Loewenthal et al., 202326Loewenthal, J. V., Innes, K. E., Mitzner, M., Mita, C., et Orkaby, A. R. (2023). Effect of Yoga on Frailty in Older Adults : A Systematic Review. Annals of internal medicine, 176(4), 524–535. doi.org/10.7326/M22-2553 ; Michel, 201227Michel, H. (2012). La notion de fragilité des personnes âgées : apports, limites et enjeux d’une démarche préventive. Retraite et société, 62(1), 174–181. doi.org/10.3917/rs.062.0174). Le yoga se montre efficace pour améliorer trois de ces indicateurs au niveau physique, notamment la vitesse de marche, la force et l’endurance des membres inférieurs, ainsi que l’équilibre (Shin, 202128Shin, S. (2021). Meta-Analysis of the Effect of Yoga Practice on Physical Fitness in the Elderly. International journal of environmental research and public health, 18(21), 11663. doi.org/10.3390/ijerph182111663 ; Youkhana et al., 201629Youkhana, S., Dean, C. M., Wolff, M., Sherrington, C., et Tiedemann, A. (2016). Yoga-based exercise improves balance and mobility in people aged 60 and over: a systematic review and meta-analysis. Age and ageing, 45(1), 21–29. doi.org/10.1093/ageing/afv175). Nous pouvons supposer que l’amélioration des indicateurs de fragilité peut permettre à la personne âgée d’avoir une meilleure image de son corps. En effet, comme nous l’avons vu, c’est avant tout l’aspect fonctionnel du corps qui est une préoccupation majeure pour la personne âgée. La marche, puisqu’elle est symbole d’autonomie, représente la partie la plus visible et la plus expérientielle de la fonctionnalité corporelle.

Par ailleurs, le yoga participe à diminuer l’intensité des douleurs chroniques (Anheyer et al., 202230Anheyer, D., Haller, H., Lauche, R., Dobos, G., et Cramer, H. (2022). Yoga for treating low back pain: a systematic review and meta-analysis. Pain, 163(4), e504–e517. doi.org/10.1097/j.pain.0000000000002416 ; Tankha et al., 2024) qui, en plus d’être prévalentes chez la personne âgée, peuvent être corrélées à une image du corps négative (Levenig et al., 201931Levenig, C. G., Kellmann, M., Kleinert, J., Belz, J., Hesselmann, T., et Hasenbring, M. I. (2019). Body image is more negative in patients with chronic low back pain than in patients with subacute low back pain and healthy controls. Scandinavian journal of pain, 19(1), 147–156. doi.org/10.1515/sjpain-2018-0104 ; Sündermann et al., 201832Sündermann, O., Rydberg, K., Linder, L., et Linton, S. J. (2018). « When I feel the worst pain, I look like shit » – body image concerns in persistent pain. Scandinavian journal of pain, 18(3), 379–388. doi.org/10.1515/sjpain-2017-0163et al., 2024 ; Madhivanan et al., 202132Madhivanan, P., Krupp, K., Waechter, R., et Shidhaye, R. (2021). Yoga for Healthy Aging: Science or Hype?. Advances in geriatric medicine and research, 3(3), e210016. doi.org/10.20900/agmr20210016 ; Van Aalst et al., 202033Van Aalst, J., Ceccarini, J., Demyttenaere, K., Sunaert, S., et Van Laere, K. (2020). What Has Neuroimaging Taught Us on the Neurobiology of Yoga? A Review. Frontiers in integrative neuroscience, 14, 34. doi.org/10.3389/fnint.2020.00034 ; Zhang et al., 202434Zhang, R., Deng, H., et Xiao, X. (2024). The Insular Cortex: An Interface Between Sensation, Emotion and Cognition. Neuroscience bulletin, 10.1007/s12264-024-01211-4. Advance online publication. doi.org/10.1007/s12264-024-01211-4). Le cortex insulaire présente ici un intérêt particulier ; s’atrophiant avec l’âge, associé à l’empathie et à la composante affective de l’image du corps, il jouerait un rôle clé dans l’intéroception, qui désigne la perception subjective des états corporels internes (Badoud et Tsakiris, 201735Badoud, D., et Tsakiris, M. (2017). From the body’s viscera to the body’s image: Is there a link between interoception and body image concerns?. Neuroscience and biobehavioral reviews, 77, 237–246. doi.org/10.1016/j.neubiorev.2017.03.017 ; Naraindas et Cooney, 202336Naraindas, A. M., et Cooney, S. M. (2023). Body image disturbance, interoceptive sensibility and the body schema across female adulthood: a pre-registered study. Frontiers in psychology, 14, 1285216. doi.org/10.3389/fpsyg.2023.1285216 ; Ohnishi et al., 200137Ohnishi, T., Matsuda, H., Tabira, T., Asada, T., et Uno, M. (2001). Changes in brain morphology in Alzheimer disease and normal aging: is Alzheimer disease an exaggerated aging process?. AJNR. American journal of neuroradiology, 22(9), 1680–1685.). Comme une capacité d’intéroception moindre a été observée chez les personnes présentant une image du corps négative ou altérée (Todd et al., 202138Todd, J., Cardellicchio, P., Swami, V., Cardini, F., et Aspell, J. E. (2021). Weaker implicit interoception is associated with more negative body image: Evidence from gastric-alpha phase amplitude coupling and the heartbeat evoked potential. Cortex; a journal devoted to the study of the nervous system and behavior, 143, 254–266. doi.org/10.1016/j.cortex.2021.07.006 ; Zhang et Yang, 202439Zhang, N., et Yang, H. X. (2024). A network analysis of body image concern, interoceptive sensibility, self-consciousness, and self-objectification. Journal of clinical psychology, 80(11), 2247–2267. doi.org/10.1002/jclp.23734), il serait intéressant d’observer si de meilleures capacités intéroceptives peuvent contribuer au développement d’une image du corps positive chez la personne âgée.

3.2. Psychologique : diminution des symptômes anxio-dépressifs

La pratique du yoga se montre bénéfique pour réduire l’activité du système nerveux orthosympathique et davantage stimuler celle du système nerveux parasympathique. L’équilibration de l’activité de ces deux systèmes permet de réduire le taux de cortisol, donc de diminuer la réponse de stress de l’organisme (Büssing et al., 2012 ; Khajuria et al., 2023 ; Pascoe et al., 201740Pascoe, M. C., Thompson, D. R., et Ski, C. F. (2017). Yoga, mindfulness-based stress reduction and stress-related physiological measures: A meta-analysis. Psychoneuroendocrinology, 86, 152– 168. doi.org/10.1016/j.psyneuen.2017.08.008). Lorsque l’image du corps est négative ou mise à mal, elle est souvent associée à des taux de cortisol plus élevés (Lamarche et al., 2016 ; Lupis et al., 201641Lupis, S. B., Sabik, N. J., et Wolf, J. M. (2016). Role of shame and body esteem in cortisol stress responses. Journal of behavioral medicine, 39(2), 262–275. doi.org/10.1007/s10865-015-9695-5). Qui plus est, un taux de cortisol élevé a tendance à augmenter l’anxiété et la dépression (Dziurkowska et Wesolowski, 202142Dziurkowska, E., et Wesolowski, M. (2021). Cortisol as a Biomarker of Mental Disorder Severity. Journal of clinical medicine, 10(21), 5204. doi.org/10.3390/jcm10215204 ; Fiksdal et al., 201943Fiksdal, A., Hanlin, L., Kuras, Y., Gianferante, D., Chen, X., Thoma, M. V., et Rohleder, N. (2019). Associations between symptoms of depression and anxiety and cortisol responses to and recovery from acute stress. Psychoneuroendocrinology, 102, 44–52. doi.org/10.1016/j.psyneuen.2018.11.035), donc à générer davantage de ressentis négatifs vis-à-vis de soi. Ainsi, comme le yoga permet de diminuer à la fois le taux de cortisol et les symptômes anxio-dépressifs chez la personne âgée (Chobe et al., 202044Chobe, S., Chobe, M., Metri, K., Patra, S. K., et Nagaratna, R. (2020). Impact of Yoga on cognition and mental health among elderly: A systematic review. Complementary therapies in medicine, 52, 102421. doi.org/10.1016/j.ctim.2020.102421), nous pouvons supposer que c’est, entre autres, par le biais de ce mécanisme biologique que la pratique du yoga peut indirectement participer à la réduction des attitudes négatives envers le corps.

3.3. Social : développement du sentiment d’appartenance à un groupe

L’étude de Cheshire et al. (202245Cheshire, A., Richards, R., et Cartwright, T. (2022). ‘Joining a group was inspiring’: a qualitative study of service users’ experiences of yoga on social prescription. BMC complementary medicine and therapies, 22(1), 67. doi.org/10.1186/s12906-022-03514-3) reporte des bénéfices chez les personnes pratiquant le yoga en groupe, notamment grâce à la formation de liens d’amitié avec les autres participants. Leurs témoignages mettent en avant le sentiment positif qui résulte du fait de pouvoir partager leurs expériences et leurs ressentis, donc de se sentir écoutés et soutenus, ce qui participe au sentiment de faire partie d’un groupe, d’une communauté. Bien que peu d’études abordent l’impact de la pratique du yoga en elle-même sur la relation qu’entretient le pratiquant avec son environnement social, nous pouvons supposer qu’une dynamique de groupe bienveillante, exprimant du soutien et valorisant les actions de chacun, peut aider au développement d’une meilleure estime de soi, ce qui permettrait de valoriser l’image du corps. En outre, le fait d’exprimer de la compassion et du soutien envers un autre membre du groupe pourrait potentiellement aider à ressentir de la compassion envers soi-même.

4. La philosophie du yoga dans la relation à soi et au corps
4.1. Le corps présent

Le yoga met l’accent sur l’importance d’être ancré et tourné vers le moment présent. Pour Patanjali (1991, p. 69), « la souffrance, c’est l’intrusion dans le présent du passé ou de l’avenir, chargés de souvenirs ou de projections qui altèrent la perception de la réalité. » Dans les niyama, qui représentent les conduites à tenir envers soi selon Patanjali, la notion de saṃtoṣa est associée au contentement et à la satisfaction. Dans le rapport au corps et au moment présent, saṃtoṣa peut être considérée comme la capacité à accepter ses propres limitations, à se contenter et à se satisfaire de ce que le corps est capable de faire à l’instant présent. Cette capacité permet d’accéder au lâcher-prise et d’ « accepter de négocier avec son manque de souplesse, accepter que la posture parfaite soit celle que l’on ne peut plus améliorer avec ses moyens du moment. » (Patanjali, 1991, p. 32). Cette adhésion au moment présent fait écho à la temporalité de l’image du corps qui peut se retrouver altérée dans le vieillissement. Chez la personne âgée institutionnalisée, nous pouvons voir comme le travail sur ce contentement et sur cette acceptation du moment présent, du corps tel qu’il est actuellement, est primordial pour l’aider à faire le deuil de la perte fonctionnelle du corps et ainsi valoriser les compétences présentes et restantes.

4.2. Le corps impermanent

Patanjali disait que « le refus est lié à la peur de souffrir » (Patanjali, 1991, p. 74). Les changements, notamment corporels, sont inévitables ; les refuser témoigne d’une volonté de conservation d’un idéal, mais cette volonté engendre de la souffrance, puisqu’on ne peut lutter contre le changement. La philosophie du yoga met en avant cinq causes de souffrances mentales, appelées klesha, qui inclus notamment le désir de garder, raga, et l’aversion ou l’évitement, dvesa (Iyengar, 2005, p. 199-20046Iyengar, B. K. S. (2005). Light on Life: The Yoga Journey to Wholeness, Inner Peace, and Ultimate Freedom. Raincoast Books. ; Patanjali, 1991, p. 70). Transposés à la relation au corps, raga et dvesa traduisent l’attachement ou l’évitement liés à une disposition ou à un trait psychique ou physique, telle qu’une émotion, une sensation, ou un attribut. Ces deux notions se rattachent à l’un des cinq niyama, à savoir aparigraha, qui traduit le désintérêt face à la possession, qu’elle soit physique ou psychique (Patanjali, 1991, p. 105).

De même que saṃtoṣa permet de se contenter de l’état corporel et psychique au moment présent, raga, dvesa et aparigraha invitent au non-attachement vis-à-vis de ce qui est impermanent. Par exemple, l’attachement au corps du passé ou à un état antérieur engendre de la souffrance, puisque le corps du passé est inatteignable et révolu. S’y accrocher ne permet pas de faire le deuil du corps d’avant et renvoie à refuser la réalité, à rejeter le corps actuel, le corps vivant. La prise de conscience et l’acceptation de l’impermanence du corps renvoie au caractère plastique et changeant de l’image du corps ; si cette dernière reste figée par un refus du changement, alors elle engendre de la souffrance.

4.3. Le corps sain(t)

Iyengar, professeur de yoga reconnu pour avoir popularisé le yoga en Occident, affirme que « la santé doit commencer avec le corps » (Iyengar, 2005, p. 23). Ainsi, dans la pratique du yoga, le corps est abordé comme une entité qu’il faut respecter et dont il faut prendre soin, puisque ce sont les pratiques corporelles et l’attention au corps qui permettraient, progressivement, d’atteindre l’état de samādhi. Le soin du corps passe par l’application de saucha, un des cinq niyama, qui fait référence à la pureté et à la propreté du corps, de l’esprit et de la parole. Cela peut se traduire, en pratique, par le fait de cultiver de la compassion envers son corps, en tenant notamment un discours positif et des pensées positives à son égard (Markil et al., 201047Markil, N., Geithner, C. A., et Penhollow, T.M. (2010). HATHA YOGA: Benefits and Principles for a More Meaningful Practice. ACSM’s Health & Fitness Journal, 14, 19–24. doi.org/10.1249/FIT.0b013e3181ed5af2).

Prendre soin de son corps, c’est aussi mettre en place des stratégies qui visent à réguler son homéostasie. Le yoga apporte à l’apprenant des outils pour apprendre à réguler son niveau de stress et son état émotionnel, notamment via l’intégration de mécanismes physiologiques ascendants, comme l’intégration sensorielle, et de contrôle cognitif descendant, comme le contrôle attentionnel (Gard et al., 201448Gard, T., Noggle, J. J., Park, C. L., Vago, D. R., et Wilson, A. (2014). Potential self-regulatory mechanisms of yoga for psychological health. Frontiers in human neuroscience, 8, 770. doi.org/10.3389/fnhum.2014.00770 ; Voss et al., 202349Voss, S., Cerna, J., et Gothe, N. P. (2023). Yoga Impacts Cognitive Health: Neurophysiological Changes and Stress Regulation Mechanisms. Exercise and sport sciences reviews, 51(2), 73– 81. doi.org/10.1249/JES.0000000000000311). Ainsi, le pratiquant développe une meilleure connaissance de son corps et de lui-même, appelée svadhyaya, lui permettant de mettre en œuvre des actions bénéfiques à sa santé et à son épanouissement. Grâce au développement de tapas, qui correspond à la pratique assidue et à la discipline, l’apprenant est invité à appliquer, hors de la séance du yoga, les enseignements qui lui ont été transmis pour continuer à œuvrer pour le bien de son corps et de son psychisme. Cette prise en soins du corps dans sa globalité est ainsi essentielle pour nourrir son image et participer à la construction harmonieuse de cette dernière.

 

Cet article est tiré de mon mémoire de fin d’étude : « Être en corps présent – Nourrir l’image du corps par la médiation yoga en psychomotricité au sein d’Unités de Soins de Longue Durée ».
Noémie Christensen (2025)

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